Cinque poesie di Renée Vivien

Introduzione e traduzioni dal francese a cura di Chiara Gagliano.

[Disclaimer: Con questa prima uscita sulla poeta francese Renée Vivien, l’Almanacco Internazionale inaugura “Mortә che parlano”, una nuova rubrica dedicata alla riscoperta di scritture poetiche sommerse, verso il recupero di voci straniere del passato doppiamente dimenticate, dalla traduzione italiana e dal canone].


Pauline Mary Tarn nasce a Londra nel 1877 e rinasce Renée Vivien (of the Lake) in rue Bois de Boulogne a Parigi, dove morirà nel 1909, dopo aver ricercato più volte “l’istante eterno” tra i fiori di laudano e l’anoressia nervosa.

Poeta, romanziera e traduttrice, è nota come Saffo 1900 o Musa delle Violette, non soltanto per l’opera di traduzione e riscrittura della poetessa di Mitilene, ma soprattutto per la geminazione del canto femminile, lesbico e androgino, riecheggiato in funzione sovversiva. Fonda infatti l’Académie des Femmes e abbandona la sua lingua di origine per il francese, operando una rivoluzione anche stilistica: abolisce l’alternanza con la rima maschile e gioca con gli accordi sessuati. La rima femminile e il Sonnet féminin sanciscono l’esistenza di una dimensione socio-poetica altra rispetto agli stilemi del Simbolismo e del Parnassianesimo.

Prima poetessa francofona a cantare l’amore per una donna, favorendo il recupero della tradizione saffica, gioca con modelli e pseudonimi maschili per creare un senso di ambiguità volontaria e sprezzante; il titolo del romanzo autobiografico Donna m’apparve (1904) esemplifica la verve distruttiva e costruttiva dell’autrice, decisa a poetare l’erotismo lesbico. Cimentandosi con generi e metri interdetti alle femmes de lettres, si confronta con Petrarca, Dante, Shakespeare, Baudelaire e le Sacre Scritture (Genesi profana, 1902). L’elemento botanico e quello acquatico, ricorrenti nelle numerose raccolte di Renée a partire dall’esordio Études et preludes (1901), costituiscono i tratti fondamentali dell’immaginario poetico perverso fin de siècle, funereo e dalle fascinazioni bohémien. Figura avanguardista, Vivien afferma la necessità di definirsi e ridefinirsi come autrice lesbica alle soglie dell’Idéal simbolista, scrivendo dentro e contro la tradizione, diventando a sua volta una figura mitica del panorama letterario francofono, come testimoniano le violette ancora sparse sulla sua tomba al Cimitero di Passy.


Da Évocations (1903)

Twilight

Ô mes rêves, voici l’heure équivoque et tendre
Du crépuscule, éclos tel une fleur de cendre.

Les clartés de la nuit, les ténèbres du jour
Ont la complexité de ton étrange amour.

Sous le charme pervers de la lumière double,
Le regard de mon âme interroge et se trouble.

Je contemple, tandis que l’Énigme me fuit,
Les ténèbres du jour, les clartés de la nuit.

L’ambigu de ton corps s’alambique et s’affine
Dans son ardeur stérile et sa grâce androgyne.

Les clartés de la nuit, les ténèbres du jour
Ont la complexité de ton étrange amour.

Twilight

O miei sogni, ecco l’ora equivoca e tenera
Del crepuscolo, schiuso come fiore di cenere.

Le luci della notte, le tenebre del giorno
Hanno la complessità del mio strano amore.

Sotto l’invito perverso di una doppia fiamma,
Lo sguardo dell’anima scruta e si offusca.

Io contemplo, mentre l’Enigma mi sfugge,
Le tenebre del giorno, le luci della notte…

L’ambiguo tuo corpo si lambicca e si affina
Nel suo ardore sterile e la grazia androgina.

Le luci della notte, le tenebre del giorno
Hanno la complessità del mio strano amore.

Da Les Venus des Aveugles (1904)

Donna m’apparve

“Sopra candido vel cinta d’oliva
Donna m’apparve, sotto verde manto,
Vestita di color di fiamma viva”.
Dante, Purgatorio, XXX

Lève nonchalamment tes paupières d’onyx,
Verte apparition qui fus ma Béatrix.

Vois les pontificats étendre, sur l’opprobre
Des noces, leur chasuble aux violets d’octobre.

Les cieux clament les De Profundis irrités
Et les Dies irae sur les Nativités.

Les seins qu’ont ravagés les maternités lourdes
Ont la difformité des outres et des gourdes.

Voici, parmi l’effroi des clameurs d’olifants,
Des faces et des yeux simiesques d’enfants,

Et le repas du soir sous l’ombre des charmilles
Réunit le troupeau stupide des familles.

Une rébellion d’archanges triompha
Pourtant, lorsque frémit le paktis de Psappha.

Vois ! l’ambiguïté des ténèbres évoque
Le sourire pervers d’un Saint Jean équivoque.

Donna m’apparve

“Sopra candido vel cinta d’oliva
Donna m’apparve, sotto verde manto,
Vestita di color di fiamma viva”.
Dante, Purgatorio, XXX

Leva svogliate le tue palpebre d’onice,
Verde apparizione che fosti mia Beatrice.

Ecco i pontificati spargere, sul giogo delle nozze,
Il loro manto di violette d’ottobre.

I cieli invocano gli irritati De Profundis
E i Dies Irae sulle Natività.

I seni devastati da pesanti maternità
Hanno le difformità delle otri e delle zucche.

Ecco, tra lo spavento dei clamori degli olifanti,
I volti e gli occhi di scimmieschi infanti,

E il pasto serale all’ombra dei carpini
Riunisce lo stupido branco delle famiglie.

Una rivolta di arcangeli trionfò
Ancora, quando fremette il paktis di Psappha.

Vedi! L’ambiguità di tenebre evoca
Il sorriso perverso di un San Giacomo equivoco.

Litanie de la Haine

La Haine nous unit, plus forte que l’Amour.
Nous haïssons le rire et le rythme du jour,
Le regard du printemps au néfaste retour.

Nous haïssons la face agressive des mâles.
Nos cœurs ont recueilli les regrets et les râles
Des Femmes aux fronts lourds, des Femmes aux fronts pâles.

Nous haïssons le rut qui souille le désir.
Nous jetons l’anathème à l’immonde soupir
D’où naîtront les douleurs des êtres à venir.

Nous haïssons la Foule et les Lois et le Monde.
Comme une voix de fauve à la rumeur profonde,
Notre rébellion se répercute et gronde.

Amantes sans amant, épouses sans époux,
Le souffle ténébreux de Lilith est en nous,
Et le baiser d’Éblis nous fut terrible et doux.

Plus belle que l’Amour, la Haine est ma maîtresse,
Et je convoite en toi la cruelle prêtresse
Dont mes lividités aiguiseront l’ivresse.

Mêlant l’or des genêts à la nuit des iris,
Nous renierons les pleurs mystiques de jadis
Et l’expiation des cierges et des lys.

Je ne frapperai plus aux somnolentes portes.
Les odeurs monteront vers moi, sombres et fortes,
Avec le souvenir diaphane des Mortes.

Litania dell’Odio

L’Odio ci unisce, più forte di Amore.
Odiamo il riso e il ritmo del giorno,
Lo sguardo della primavera dal nefasto ritorno.

Odiamo il volto aggressivo dei maschi.
I nostri cuori hanno raccolto i rimorsi e i rantoli
di donne con le fronti pesanti, di donne con le pallide fronti.

Odiamo l’accoppiamento che insudicia il desiderio.
Noi gettiamo l’anatema sull’immondo gemito
Da cui nasceranno i dolori di esseri venturi.

Noi odiamo la Folla e le Leggi e il Mondo.
Come voce di belva dalla voce profonda,
La nostra rivolta riverbera e gronda.

Amanti senza amante, mogli senza marito,
Il soffio tenebroso di Lilith è in noi.
E il bacio di Ibis ci fu terribile e dolce.

Più bella di Amore, l’Odio è la mia amante
e in te bramo la crudele sacerdotessa
Di cui le mie lividezze acuiranno l’ebbrezza.

Mescolando l’oro delle ginestre alla notte degli iris,
Rinnegheremo i pianti mistici di un tempo
E l’espiazione delle candele e dei gigli.

Non busserò più alle porte addormentate.
Gli odori mi raggiungeranno, scuri e forti,
con il ricordo diafano dei morti.

Da À l’heure des mains jointes (1906)

Ainsi je parlerai…

Ô si le Seigneur penchait son front sur mon trépas,
Je lui dirais : « Ô Christ, je ne te connais pas.

« Seigneur, ta stricte loi ne fut jamais la mienne,
Et je vécus ainsi qu’une simple païenne.

« Vois l’ingénuité de mon cœur pauvre et nu.
Je ne te connais point. Je ne t’ai point connu.

« J’ai passé comme l’eau, j’ai fui comme le sable.
Si j’ai péché, jamais je ne fus responsable.

« Le monde était autour de moi, tel un jardin.
Je buvais l’aube claire et le soir cristallin.

« Le soleil me ceignait de ses plus vives flammes,
Et l’amour m’inclina vers la beauté des femmes.

« Voici, le large ciel s’étalait comme un dais.
Une vierge parut sur mon seuil. J’attendais.

« La nuit tomba… Puis le matin nous a surprises
Maussadement, de ses maussades lueurs grises.

« Et dans mes bras qui la pressaient elle a dormi
Ainsi que dort l’amante aux bras de son ami.

« Depuis lors j’ai vécu dans le trouble du rêve,
Cherchant l’éternité dans la minute brève.

« Je ne vis point combien ces yeux clairs restaient froids,
Et j’aimai cette femme, au mépris de tes lois.

« Comme je ne cherchais que l’amour, obsédée
Par un regard, les gens de bien m’ont lapidée.

« Moi, je n’écoutai plus que la voix que j’aimais,
Ayant compris que nul ne comprendrait jamais.

« Pourtant, la nuit approche, et mon nom périssable
S’efface, tel un mot qu’on écrit sur le sable.

« L’ardeur des lendemains sait aussi décevoir :
Nul ne murmurera mes strophes, vers le soir.

« Vois, maintenant, Seigneur, juge-moi. Car nous sommes
Face à face, devant le silence des hommes.

« Autant que doux, l’amour me fut jadis amer,
Et je n’ai mérité ni le ciel ni l’enfer.

« Je n’ai point recueilli les cantiques des anges,
Pour avoir entendu jadis des chants étranges,

« Les chants de ce Lesbos dont les chants se sont tus.
Je n’ai point célébré comme il sied tes vertus.

« Mais je ne tentai point de révolte farouche :
Le baiser fut le seul blasphème de ma bouche.

« Laisse-moi, me hâtant vers le soir bienvenu,
Rejoindre celles-là qui ne t’ont point connu !

« Psappha, les doigts errants sur la lyre endormie,
S’étonnerait de la beauté de mon amie,

« Et la vierge de mon désir, pareille aux lys,
Lui semblerai plus belle et plus blanche qu’Atthis.

« Nous, le chœur, retenant notre commune haleine,
Écouterions la voix qu’entendit Mytilène,

« Et nous préparerions les fleurs et le flambeau,
Nous qui l’avons aimée en un siècle moins beau.

« Celle-là sut verser, parmi l’or et les soies
Des couches molles, le nectar rempli de joies.

« Elle nous chanterait, dans son langage clair,
Ce verger lesbien qui s’ouvre sur la mer,

« Ce doux verger plein de cigales, d’où s’échappe,
Vibrant comme une voix, le parfum de la grappe.

« Nos robes ondoieraient parmi les blancs péplos
D’Atthis et de Timas, d’Éranna de Télos,

« Et toutes celles-là dont le nom seul enchante
S’assembleraient autour de l’Aède qui chante !

« Voici, me sentant près de l’heure du trépas,
J’ose ainsi te parler, Toi qu’on ne connaît pas.

« Pardonne-moi, qui fus une simple païenne !
Laisse-moi retourner vers la splendeur ancienne

« Et, puisqu’enfin l’instant éternel est venu,
Rejoindre celles-là qui ne t’ont point connu».

Così io parlerò…

Oh, se il Signore piegasse la sua fronte sulla mia morte,
Gli direi: «O Cristo, io non ti conosco.

«Signore, la tua legge severa non fu mai la mia,
E vissi così come una semplice pagana.

«Guarda l’ingenuità del mio povero e nudo cuore.
Io non ti conosco. Non ti ho conosciuto.

«Sono passata come l’acqua, sono fuggita come la sabbia.
Se ho peccato, mai ne fui colpevole.

«Il mondo era intorno a me come un giardino.
Ho bevuto l’alba chiara e la sera cristallina.

«Il sole mi ha avvolta con le sue fiamme più brillanti,
E l’amore mi ha portata alla bellezza delle donne.

«Ecco, l’ampio cielo disteso come un baldacchino.
Una vergine è apparsa sulla mia porta di casa. Ho aspettato.

«Scese la notte… Poi il mattino ci ha sorprese
Arcignamente, con il suo imbronciato bagliore grigio.

«E tra le mie braccia che la stringevano dormiva
Come un’amante dorme tra le braccia del suo amico.

«Da allora ho vissuto nel tumulto del sogno,
Cercando l’eternità nel breve minuto.

«Non ho visto come sono rimasti freddi quegli occhi chiari,
E ho amato questa donna, in spregio alle tue leggi.

«Siccome non ho cercato che amore, ossessionata
Da uno sguardo, la brava gente mi ha lapidata.

«Io, io non ho ascoltato che la voce che amavo,
Avendo capito che nessuno avrebbe mai capito.

«Ma la notte si avvicina, e il mio nome peribile
Svanisce, come una parola scritta sulla sabbia.

«L’ardore del domani sa anche deludere:
Nessuno sussurrerà le mie strofe, verso sera.

«Vedi ora, Signore, giudicami. Perché noi siamo
Faccia a faccia, davanti al silenzio degli uomini.

«Per quanto dolce fosse l’amore per me, una volta era amaro,
E non ho meritato né paradiso né inferno.

«Non ho raccolto i canti degli angeli,
Perché ho sentito strani canti di un tempo,

«I canti di quella Lesbo i cui cori si sono taciuti.
Non ho celebrato le tue virtù come si conviene.

«Ma non ho tentato una rivolta feroce:
Il bacio fu l’unica bestemmia della mia bocca.

«Lasciatemi, affrettandomi alla serata benvenuta,
Raggiungere quelle che non ti hanno conosciuto!

«Psappha, le dita vaganti sulla lira addormentata,
Si meraviglierebbe della bellezza della mia amante,

«E la vergine del mio desiderio, come i gigli,
Le sembrerebbe più bella e più pallida di Attis.

«Noi, il coro, trattenendo il respiro insieme,
Ascolteremmo la voce che ha sentito Mitilene,

«E prepareremmo i fiori e le torce,
Noi che l’abbiamo amata in un’epoca meno bella.

«Quella sapeva versare, tra oro e sete
Di strati morbidi, il nettare pieno di gioie.

«Cantava per noi, nella sua chiara lingua,
Quel frutteto lesbico che si apre sul mare,

«Quel dolce frutteto pieno di cicale, da cui fugge,
Vibrante come una voce, il profumo della grappa.

«Le nostre vesti ondulavano tra i pepli bianchi
Di Attis e Timas, di Eranna e Telo,

«E tutte quelle cui il solo nome incanta
Si riunirebbero intorno all’Aedo che canta!

«Qui, sentendomi vicina all’ora della morte,
Oso parlarti così, Te che non ho conosciuto.

«Perdonami, che ero una semplice pagana!
Lasciami tornare all’antico splendore

«E, com’è giunto il momento eterno,
Per unirmi a quelle che non Ti hanno conosciuto”.